L’art du corps à corps

Le corps incarne notre existence charnelle.

Nous dépendons de ses fonctionnalités à travers desquelles nous existons (respirations, transpirations…). À travers lui, l’autre perçoit une représentation physique de notre être, (un volume, une taille, une couleur de peau, etc.) qui lui permet de nous identifier en tant qu’individu dans une réalité physique. À travers lui, nous nous ancrons dans une réalité, nous l’influençons; nos membres, nos sens nous permettent d’interagir avec le milieu dans lequel nous vivons.

Néanmoins, malgré la part importante qu’a le corps dans notre existence, nous n’en avons pas, ou peu, conscience. Ce travail porte un regard nouveau sur le corps de personnes qui me sont proches, de personnes dont je connais l’identité, la personnalité, mais dont j’ignore le corps. Il met en scène le corps, sa matière, sa représentation, son abstraction, son ambiguïté, son authenticité.

Quelle place le corps a-t-il chez un être, a-t-il une place égale à la personnalité, à l’esprit?

L’agencement des images, au travers de diptyques ou de triptyques, nous renvoie au paysage, ou au corps. Ainsi, diverses parties du corps, de personnes différentes, s’associent, trouvent en elles-mêmes des similitudes, des ambiguïtés, les jumelant et pouvant les unir dans un même univers. Ou, une fois assemblées, elles nous renvoient, dans notre imaginaire collectif, à d’autres représentations du corps. Le corps s’associe en lui-même, se crée de sa propre matière.

Ce travail s’articule comme un puzzle; un texte dont chaque image serait un mot et où les images peuvent s’associer de manière différente entre elles, formant de nouvelles phrases, donnant ainsi une autre direction au travail, sans en changer le sens.